Je vais te fumer" : sur fond d’alcoolisation, il tente de frapper ses parents, son oncle et des policiers
- Carine Mendez

- 24 oct.
- 3 min de lecture
La Dépêche du Midi
Publié le 13/01/2025
M.L.
Après une dispute avec son ex-compagne, un trentenaire s’est alcoolisé au point de s’en prendre à sa famille et à des policiers venus les séparer : des faits qui lui valaient de comparaître devant le tribunal correctionnel de Foix.
Un fils vociférant par terre, un oncle tentant d’échapper aux coups de pied qu’il tente de lui infliger, des parents paniquant dans la cuisine : voilà la scène sur laquelle sont tombés les policiers de Foix le 16 août 2024, quand ils sont appelés sur une altercation dans une maison de Montgailhard. Le fils vociférant, c’est Virgile*, 33 ans, alors lourdement alcoolisé. Plus tôt dans l’après-midi, il s’est disputé avec la mère de ses enfants, ce qui survient fréquemment, les deux ne s’étant pas quittés en bons termes.
Alors, Virgile noie ses troubles dans la bouteille, avant de se diriger vers la maison de ses parents qui gardaient ses enfants et qu’il doit récupérer. Là-bas, les choses s’enveniment et le trentenaire hurle des insultes contre son père et son oncle, essayant de les frapper et leur demandant de le cogner en retour. La scène se répète à l’arrivée des policiers, l’homme hurlant "Je vais te fumer" et tentant d’asséner des coups aux policiers qui essaient de le maîtriser.
"J’ai craqué ce jour-là"
Violences sur les forces de l’ordre, outrages et menaces de mort : voilà ce qui vaut au Perpignanais de naissance de se retrouver devant le tribunal ce mardi 7 janvier. Pourtant, de cette soirée animée, Virgile ne garde aucun souvenir. De sa voix basse, il confesse : "Je ne m’en souviens pas, mais si mes parents et les policiers ont dit que ça s’était passé comme ça…"
Il ne le cache pas, il a un problème avec l’alcool. "J’ai craqué ce jour-là, j’y pense tout le temps, c’est difficile." "Vous vous rendez compte que pour vos enfants, que votre mère a essayé de mettre à l’écart, ce n’est pas un bon exemple ?", avance la présidente Pauline Chaulet. "Évidemment, je le regrette, j’y pense souvent", poursuit l’homme trapu, vêtu d’un pull noir et d’un jean, qui semble se recroqueviller à la barre sous l’effet de la honte.
Condamné une seule fois pour des violences sur conjoint, l’homme s’est depuis engagé dans un suivi régulier avec une association pour sa consommation d’alcool. Sa mère en témoigne aussi, "quand il a bu, il veut que les autres lui fassent du mal, pas faire du mal aux autres", résumera-t-elle aux policiers. "J’espère que ça vous servira de leçon", lâche la présidente
"Il a une évolution positive"
Pour la procureure Elodie Girardelli aussi, "ce sont malheureusement des faits simples, une dispute sur fond d’alcool". La magistrate montre pour autant une certaine compréhension, relatant comment Virgile a demandé aux policiers l’auditionnant en garde à vue de présenter ses excuses à leurs collègues qu’il a agressés : "Il faut une condamnation répressive, mais aussi de soutien pour les démarches qu’il a entreprises jusque-là", avance la magistrate, requérant six mois de prison dont quatre de sursis probatoire, avec une obligation de soins et de travail.
Maître Quintanilha, qui intervient pour la défense, soulève tout de même un bémol, les deux mois ferme demandés par le ministère public. "Il est passé à deux centimètres et demi de la détention et ça l’a fait réfléchir. Il est suivi depuis le mois d’août, il a une évolution positive et une réelle prise de conscience de ses problèmes", plaide l’avocate, qui suggère qu’on peut faire confiance à Virgile et donc ne lui infliger que du sursis. Des mots qui ont sûrement touché la cour, qui condamne Virgile à 6 mois de prison assortis intégralement de sursis probatoire.


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